Cercle d'Escrime d'Arras

Edouard, un parcours sans faute!

Première grande fierté de la nouvelle saison 2016-2017 pour le cercle , que vous allez découvrir en lisant cet article de l’Avenir de l’Artois , ici, consacré à notre Maestro d’Armi, notre cher Édouard !

Et oui, Édouard a terminé son cycle d’étude de Maître d’armes en atteignant la plus haute marche, entraîneur de haut niveau, ce qui est d’autant plus exceptionnel qu’ils ne sont que 3 à avoir été reçus!

Alors évidemment on a beaucoup de questions auxquelles Édouard se propose de répondre à travers ce petit interview:

Cercle: Salut Édouard, Édouard, le cercle d’Escrime d’Arras et toi, c’est une grande histoire! Tu faisais de l’escrime, petit, tu avais l’esprit de compétition mais tu étais aussi un jeune espoir en Tennis. Tu es revenu à l’escrime il y a 10 ans, on se souvient de ta rage de vaincre lors des compétitions régionales et nationales, il y a eu cette interruption forcée pendant une année, puis tu es revenu avec encore plus de détermination, et ce recul qui t’a certainement permis d’intellectualiser davantage autour de notre discipline. Peux tu expliquer ton parcours ?

Édouard : Bonjour Cercle 😉 , Oui le Cercle d’Escrime d’Arras c’est une belle histoire pour moi. J’ai commencé à 6 ans l’escrime au Cercle dans la halle des sports Tételin qui était dans mon quartier. J’y ai beaucoup de souvenirs! Des souvenirs de mon grand-père qui allait me conduire à 14 heure le mercredi, de l’odeur de la salle d’armes, du bruit de nos pas sur les pistes rouleaux. J’ai forcement de très bons souvenirs d’Eric, de ce qu’il nous disait, de mon premier contre de sixte, des séances de gainage, de Bastien (guilluy) qui devait avoir 2 ou 3 ans et qui jouait sur les bancs. J’ai des souvenirs de compétitions, de la pression qui montait la veille, des départs tous ensemble, des combats où moi aussi j’ai eu peur d’attaquer, « Rentre dans le choux-fleur Edouard !!!» me disait Eric en bout de piste. Et enfin je me souviens très bien des parties de rigolades avec les copains au fond de la salle.

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De droite à gauche: Eric, Edouard,….

Puis j’ai arrêté, j’ai fait d’autres sports qui m’ont apporté aussi beaucoup et puis je suis revenu parce que j’en avais tout simplement envie. J’ai très vite retrouvé mes sensations de combats, des actions performantes et j’ai été fauché en pleine progression à 23 ans par un accident de la vie qui m’a privé de l’usage de mes bras et de mes jambes. Il a fallu se battre pour revenir. C’est aussi grâce à l’escrime et aux escrimeurs que j’y suis parvenu! Je ne sais pas si cette expérience m’a permis d’intellectualiser davantage car j’intellectualisais déjà pas mal avant hahaha. Mais j’ai beaucoup appris sur les capacités du corps humain, sur l’aspect mental de la réussite, sur les notions de travail et de dépassement de soi. Tout cela m’a beaucoup aidé dans mon parcours de formation. Amener un amputé à remarcher avec une prothèse ou amener un ado à devenir champion olympique c’est le même principe d’entraînement.

J’ai commencé mon parcours de cadre technique au CEA en 2010 avec les diplômes fédéraux. Maître Guilluy a alors commencé mon apprentissage. Je ne suis pas allé dans d’autres clubs car je savais qu’avec Eric j’aurais la meilleure formation possible. Il était vraiment très exigeant mais toujours bienveillant; c’est lui qui m’a appris le fond du métier de maître d’armes. Ces bases solides mon permis par la suite d’être serein avec la suite de ma formation.

A mon retour d’Italie en septembre 2013 je me suis lancé dans la formation professionnelle avec le diplôme de Prévost d’Etat (BPJEPS) en Franche-Comté, avec celui de maître d’armes (DEJEPS) à Reims et enfin avec le diplôme d’Entraîneur de haut niveau (D.E.S.J.E.P.S) cette saison à l’Institut National du Sport. J’ai validé ces 3 diplômes successivement et du premier coup sans devoir passer le moindre rattrapage d’Unité Capitalisable aussi bien en théorie qu’en pratique. Je suis pour l’anecdote le premier à avoir réussi à le faire depuis la réforme des formations de cadres en 2010.                                                                                                                                                                                                                 Ce que je retiens le plus de tout ça, est la qualité de mes formateurs comme les Maîtres Dherbilly et Bourdageaux, comme mon tuteur fédéral le Maître Jerome Roussat au Pôle France jeune ou encore le Maître Michel Sicard à l’INSEP qui a passé tant d’heures à affûter notre expertise de la discipline. Des moments importants…

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Cercle : depuis 3 ans, tu as épaulé Eric, « fait tes armes », et pris en charge des séances complètes, notamment le Mardi, où les vétérans ont été bluffé par la maîtrise que tu dégageais lors des leçons individuelles. « j’ai même pu donner la leçon aux meilleurs » on te remercie de cette considération !;-) , non plus sérieusement, qu’est ce que ça fait d’avoir donné des leçons à des gars puis de les voir à la télé aux jeux olympiques…

Édouard : Tout d’abord merci pour ces remarques positives sur mes séances hihi. J’ai aussi adoré le cours du mardi car c’était mon laboratoire personnel. J’ai expérimenté beaucoup de choses et j’ai appris énormément. J’ai testé tous mes échauffements, toutes mes leçons collectives et individuelles sur vous avant de les proposer aux examens; je pouvais ainsi m’adapter et me corriger pour m’améliorer. Je dois beaucoup aux escrimeurs du mardi pour leur engagement et leur soutien.

Oui, durant ma formation j’ai eu l’opportunité de donner la leçon à des grands champions comme, entre autres, Ronan Gustin et Gautier Grumier mais ce que j’ai le plus apprécié c’est qu’ils m’ont donné la leçon aussi. Ce que je veux dire c’est qu’il s’agissait d’un vrai échange. Un échange sur la perception de la touche, la sensation de touche, la technique, la stratégie, l’analyse de ce qui fait leur singularité sur la piste mais aussi sur les aléas de la vie de l’athlète et de l’entraîneur.

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Devant ces matchs j’avais donc ça en tête, on perçoit dès les premières secondes si le tireur est bien ou pas, s’il impose sa stratégie, si ses touches de références sortent….etc.  Enfin je me souviens avoir eu plus que jamais conscience du travail accompli pour en arriver là, de la part de l’athlète mais aussi de la part de toute l’équipe d’entraînement qui est derrière lui.

Cercle : Alors évidemment, même si on est un peu triste car on risque de moins te voir, peux-tu nous expliquer l’année qui s’offre à toi à Rome…. ?    

Édouard : Je pars à Rome avec un double objectif le premier est de gagner ma vie en intégrant un centre d’entraînement en tant que maître d’armes et continuer d’apprendre d’autres choses. Le second est de terminer mes recherches d’histoire à l’université de Rome 3.                                                                                                                                      

Mais oui, on risque de me revoir régulièrement au cercle d’Escrime d’Arras parce que j’aime ce club, c’est là où je me sens bien, c’est chez moi! Nous avons beaucoup travaillé avec les membres du bureau pour développer et faire vivre cette association. Je pense à Eric bien-sur toujours sur le terrain (quelle énergie !!!) mais aussi à Gilles Perche ancien président du cercle qui a fait un travail énorme en 10 ans et qui entre autres a créé un emploi, le mien en 2014. Jean-Phillipe Sobecki a repris le flambeau de la présidence depuis 2015 et poursuit avec enthousiasme cette politique. Et puis il faut souligner l’importance du travail des bénévoles qui travaillent dans l’ombre et qui font aussi tourner la boutique. Je pense à Benjamin Lalin créateur du logo et du site internet du CEA qui a laissé la place à François Mailly puis à Patrice De Jaeghere dans la gestion de ce site. On sait à quel point c’est chronophage! Je pense à Liliane Loret notre trésorière et fidèle parmi les fidèles qui fait un travail vital pour le club. Je pense aussi au secrétaire, Alain Chaudron pilier du club sur les pistes et en dehors. Et il y en a d’autres…. C’est une famille de l’escrime.

Je reviendrai aussi pour suivre l’évolution des tireurs évidemment jeunes et moins jeunes. Mine de rien on s’y attache 😉 !  Nous avons beaucoup travaillé avec Maître Eric pour proposer les meilleures séances possibles à nos tireurs, nous avons dépensé notre énergie sans compter pour les mener le plus efficacement possible et pour porposer à chaque séance quelque chose de plus, de mieux. Voilà pourquoi je resterai au contact!

Cercle : Eduardo, quels sont les conseils que tu pourrais donner à tous les compétiteurs d’Arras pour entamer cette saison ? Et viendras-tu encore nous donner des leçons quand tu reviendras sur ta terre natale ? 😉

Édouard: Mon premier conseil serait d’être moteur de son entraînement, d’être dans la recherche, la recherche du mouvement juste, des bonnes sensations, des solutions stratégiques. Il faut parfois théoriser, s’imposer de la rigueur mais aussi parfois faire confiance à son corps, le laisser chercher et trouver par lui-même les sensations.

Mon second conseil serait de ne pas se mettre dans un faux rythme d’entraînement et de garder de l’intensité dans ce que vous produisez car la compétition est exigeante. Il vaut mieux s’entraîner un peu moins les jours où on a moins envie mais garder une intensité très haute avec cette notion de prise de risque et d’engagement qui est au cœur de ce sport.                                                                                                               

Enfin le plus important est de prendre du plaisir à s’entraîner! Jouer avec mes partenaires d’entraînement! Personnellement un de mes moteurs est le bonheur que je prends à m’entraîner (comme maître et comme tireur), à me construire dans cette belle salle d’armes, entouré de mes paires et amis. Que vouloir de plus…. ? D’ailleurs, je reviendrai donner la leçon avant noël 😉

Cercle : Merci encore Édouard pour ce super travail que tu as pu fournir au CEA (leçons, projets , site internet …) !!

Édouard : Merci à tous les membres du CEA pour faire vivre l’escrime arrageoise. Merci encore aux parents des jeunes tireurs pour leur soutien et leur investissement pour le club…

ARRAS - Lion - HD - Vert

Commentaire

  • Chaudron Alain

    Un bien bel interview bien illustré, pour un très beau parcours et au final une belle réussite jonchée de rebondissements… En fait une bien belle histoire, un « beau roman » au cœur du CEA… dont on attend avec intérêt les prochains épisodes qui se dérouleront cette fois à Rome le « Hollywood sur Tibre » notamment avec les studios « Cinecittà ».

    Une grande fierté d’avoir été à la fois spectateur et acteur (notamment « cobaye » du mardi soir) de cette transformation. Et que d’évolutions, de changements depuis cette photo de fête de fin d’année… Que de progrès depuis 2010. J’avoue que j’ai été bluffé de l’assurance prise au fil du temps dans les leçons, les entrainements… et dans l’acquisition des connaissances.

    Bon maintenant, il va falloir envisager un « jumelage » avec la ville éternelle et organiser des interclubs, des « France – Italie » en escrime… Perso, je suis partant j’adore Rome.

    Encore Bravo et « Bon vent » Edouard en espérant qu’il te ramène régulièrement sur Arras et à la salle d’Armes où tu seras toujours le bienvenu.

    Alain

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